Sunday, 10 August 2014

Périple Troublant

Écrit le 10-08-14 à La Paz 

Le but de se blog étant de partager avec vous nos expériences latines, je me lance dans l'authenticité totale avec un épisode hors du commun. Malgré les conseils et appréhensions de Capucine je décide d'aller me faire épiler les jambes chez une esthéticienne bolivienne. Je me pensais bien que l'hygiène pourrait être douteuse mais j'étais prête à me lancer dans une aventure locale.
Je passe donc une première fois dans le salon de beauté où l'on me dit de revenir dans une demi heure, le temps que la femme qui s'occupe des depilaciones puisse être disponible. Trente minutes plus tard,  je m'installe sur le canapé dans l'entrée en attendant patiemment. Une femme devant moi sanglote au téléphone avant de raccrocher et de raconter ses mésaventures amoureuses à sa collègue qui, elle, coupe les cheveux d'un client. 
Peu après, la malheureuse se tourne vers moi en me disant qu'il est l'heure de monter dans la chambre. Et effectivement, on débouche sur une chambre d'enfant surchargée de jouets et avec Disney Channel a fond. Heureusement pour ma dignité, l'enfant en question est absent. La femme, toujours en pleurant, étale deux bâches en plastique dégoûtantes, couverte de vieille cire, sur un canapé et m'indique qu'il est l'heure de me déshabiller et m'allonger. 
J'hésite fortement à lui dire qu'elle peut prendre cinq minutes pour se calmer avant qu'on commence mais elle fait déjà chauffer la cire et à l'air déterminée à tenir tête. Lorsqu'elle commence à mélanger la cire mes doutes s'amplifient. Les ustensiles sont collés ensembles dans le pot et la texture est très hétérogène. En l'étalant sur mes jambes je me demande s'il n'y a pas d'autres poils collés dedans mais je rejete rapidement cette hypothèse - quand même pas!! Quand on a besoin de se convaincre de quelque chose notre puissance négociatrice devient remarquable. 
Elle poursuit donc et arrache la première bande de cire, puis une deuxième. Jusqu'à là rien d'anormal, je suis bien là pour ça. Mais après la troisième bande, elle remet les premières dans le pot pour qu'elles refondent! Mon poul s'accélère, ma première observation n'était donc pas biaisée, elle réutilise la même cire Dieu sait combien de fois!! Je m'impose de rester calme. La moitié de mes jambes ont déjà été enduites de ce produit répulsif donc autant continuer. Je tente de me distraire en lui posant des questions. Elle me parle de son fameux copain et me demande à plusieurs reprises si j'en ai un aussi. Incapable d'accepter ma réponse négative, elle revient à la charge plusieurs fois "Même pas en France?", "Pas du tout?", "Pas ici en Bolivie non plus?". 
Au fur et à mesure que la séance continue je deviens un peu frustrée, elle n'a pas l'air d'avoir assimilé le principe basique de l'épilation : arracher dans le sens contraire du poil. Elle commence en tirant la bande vers le haut mais ensuite divague sur le côté et termine en tirant vers le bas! 

Je ressors donc une heure plus tard assez dégoûtée et pas certaine d'être beaucoup moins poilue. Mais restons positifs, ce périple 150% authentique m'a seulement coûtée l'équivalent de 5€ et restera dans les archives. Une expérience toute aussi dépaysante que Salar de Uyuni ou le Perito Moreno. 
Je cours rejoindre Capucine et François. Après avoir vidé mon sac, on se réfugie sur un terrain connu dans le pub anglais de la ville! 

Cécile 

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